Disponible depuis plus d’un mois maintenant, le nouvel album d’Hélène Bruller marque un tournant dans la carrière de son auteur. en effet, cette dernière met de côté la bande dessinée et s’attaque au dessin d’humour. Comme à son habitude, elle se concentre sur les relations humaines hommes/femmes et plus particulièrement dans le couple. Faut qu’on parle s’annonce donc comme une simple, mais originale variation graphique sur des terres déjà connues, mais intarissables. Seulement voilà, la poudre ne prend pas… ou pas entièrement du moins.
(Mais avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que je ne suis pas un admirateur d’Hélène Bruller, que ses albums ne m’ont presque jamais fait rire et que j’ai encore du mal à comprendre son succès. Quoiqu’il en soit, j’ai abordé Faut qu’on en parle avec un œil neuf et un esprit lavé de tout préjugé. Mais apparemment, cela n’a pas suffit.)
La première chose qui nous saute aux yeux est l’influence majeure qu’a du avoir Voutch sur Bruller pour cet album, surtout au niveau des cadres arrondis et de l’utilisation de la gouache. Mais là où Voutch fait dans la finesse féroce, Bruller fait dans de le déjà-vu sans gants. Son style est, certes, depuis longtemps défini comme tel, et jusqu’à maintenant, il collait parfaitement à son médium, que l’on aime ou pas. Mais j’ai l’impression que la forme du dessin d’humour révèle sans fards les limites de son approche humoristique. Sa démarche est simple : mettre le doigt sur les comportements quotidiens du couple, connus de la plupart d’entre-nous, et les tourner en ridicule pour nous faire rire. Beaucoup d’auteurs de BD qui travaillent dans le même registre utilisent cette approche et y ajoute leur style pour se différencier des autres. Car on aura beau dire, mais le gag du Non… mais… si ça se trouve, c’est moi qui ai un trop grand vagin… a bien été utilisé des dizaines de fois de manière plus ou moins différente et de manière plus ou moins drôle aussi.
Là où Hélène Bruller se distingue des autres est donc dans son style. Moqueur, réaliste et direct, ce dernier ne fait pas dans la dentelle et je crois que c’est cet aspect qui plaît. Seulement voilà, dans Faut qu’on parle, la plupart des situations m’inspire plus de tristesse et de dégoût pour les personnages que de rire ou de moquerie envers eux. La plupart des situations me sont apparues plutôt cruelles et faciles et mon incompréhension n’a eu de cesse de grandir. Le manque d’originalité et le côté déjà vu m’ont également surpris et déçu. Et malgré les efforts faits pour rentrer dans cet album, mon lèvres ne se sont pas retroussées une seule fois.
Hélène Bruller parlerait-elle un langage que seules les femmes peuvent comprendre ? Sûrement. Car la très grande majorité de son lectorat est féminin. je me pose à nouveau la question en la comparant à Pénélope Bagieu ou Margaux Mottin qui, elles, font aussi rire les hommes. Qu’est-ce qui fait d’Hélène Bruller une auteur à part dans le neuvième art et aussi à part au sein même de la BD humoristique dite « pour femme » ? Car, après tout, je ne suis qu’un homme et il y a sûrement des choses qui m’échappent dans l’humour de cette dame et que j’aimerais bien comprendre, si compatible avec ma condition inhérente.
Alors, Hélène Bruller fait-elle rire les hommes ? Je dirais non. Mais j’aimerais bien comprendre pourquoi (et surtout comment) elle fait autant rire les femmes. Si l’une ou l’un d’entre-vous peut m’aider dans ce mystère, ses remarques et conseils sont les bienvenus. Aidez-moi dans mon incompréhension !
A voir également : la fiche produit de Faut qu’on parle sur fnac.ch et la vidéo de PiMi qui demande à Hélène Bruller ce qu’est pour elle l’espoir, une intervention qui épaissit encore plus le mystère, car cette dame n’a pas l’air d’avoir l’apparence de ses albums !
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