MGMT est un groupe audacieux. 2008, une bombe venue de Brooklyn bouleverse les States et le reste du monde, forcément. On l’entend partout: pubs, génériques TV, radios, sitcoms… Ce phénomène durable qui enterra d’un coup la Tektonik (merci encore) s’appelle MGMT.
« Kids » et « Time to pretend » seront aux années 2020 ce que « Close to me » (The Cure) a été aux années 80 (le look dark new-age en moins dieu merci). Le magazine Rolling Stone avait vu juste en 2007 en désignant « Management » (version longue de MGMT) comme groupe à surveiller pour les années à venir. Résultat: premier album « Oracular Spectacular » pistonneur, vendu à plus de 3 millions d’exemplaires (à donner comme modèle en cours de « je suis une star qui ne vend plus en pleine crise du disque »). Ironiques, légèrement prétentieux, cheveux sur la soupe, MGMT se moquait du show-business et revendiquait aussi son droit à une place au soleil. La suite? Sony-BMG s’empare d’eux et leur fait signer le contrat (à double tranchant) du siècle.
Les rois du « self-made » (traduisez « fait à la maison entre 2 pizzas ») se (re)mettent à bosser, quoiqu’un peu gavés par ce succès inattendu qui semblait affaisser leurs frêles épaules. Que nenni, le talent, on l’a ou on l’a pas: eux en sont remplis. C’est donc avec « Congratulations » (titre légitimement ironique) que MGMT prouvera aux derniers réfractaires que sa musique est le reflet des années 2000. L’art de tirer le meilleur des grandes époques sans copier? En gros, c’est ça la spécialité du binôme. Sur ce 2ème album toujours très attendu par la hyène médiatique, pas de single (quand on vous dit que ces 2 génies ont tous les arguments pour convaincre les fans underground)!!! Damned!!! Sony commence à se ronger le peu d’ongles qui lui reste!!! Il se rabat sur ses cheveux, sacrilège!!! il n’en a plus!!! Alors tant pis, on va faire confiance….
D’entrée sur « It’s working » (traduire « ça roule »)première plage pop-psyché moderne que les Beach boys adopteraient avant de leur faire faire des petits, MGMT maîtrise le virage psychédélique des ses aïeux. Le reste, c’est du café-crême: « Someone’s missing » au final supra-mélodique, « Flash delirium (plus belle chanson de l’album), hymne d’une génération aux influences multiples, rien que ça, « I found a whistle », ballade psyché 60’s qui sort du gosier encore chaud de Brian Jones, « Siberian breaks », intense odyssée de 12 minutes, et enfin « Brian Eno », pour lequel l’apprécié saura s’incliner. La maîtrise de l’ensemble est très étonnante de la part de ses « gamins » de Brooklyn, qui savent également rester dans leur monde multicolore, refusant ainsi les 1ères parties de Coldplay ou de Jay-Z… Pour ce dernier, c’est pas parce qu’on est du même coin qu’on va faire copain-copain (leur réponse très mature devait ressembler à peu près à ça).
« Congratulations » est un album sublime, et même si tout le monde a eu peur de la prise de risque, eux savaient que ça allait le faire. C’est comme ça que l’on reconnait les grands groupes. Tu te frappes la tête une fois, deux fois… ouf, ton cerveau est toujours là… Tu prends ton Iphone et tu te commandes une « Giant Mushroom »…
Extrait à écouter ici: MGMT, « Flash delirium »
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